Partir, partir, toujours partir, voilà ce que devait se dire Joseph et Marie quand ils ont appris qu’Hérode voulait tuer leur enfant. C’était un départ forcé, réalisé dans la hâte, sans bien avoir préparé la route à suivre, ni précisé le but à atteindre.
Mais n’est-ce pas un peu comme cela pour tout le monde ?
L’Écriture elle-même, tout au début, dans le Livre de la Genèse, nous dit : « L’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme » (Gn 2, 24). Et c’est ainsi que l’homme devient adulte. Il quitte la dépendance de l’enfance et la révolte de l’adolescence pour entrer dans l’âge adulte avec son engagement et ses déchirements.
Abraham avait vécu la même chose. Le Seigneur lui avait dit de tout quitter, « son pays, sa parenté et la maison de son père » (Gn 12, 1). Il utilisa les même mots et les mêmes expressions que pour Adam, car, oui !, vivre avec Dieu, c’est une histoire d’amour, d’intimité et de complicité entre deux personnes, Abraham et le Seigneur, chacun d’entre nous et Jésus. Abraham a bien fait de quitter son pays et sa famille, non pas seulement parce qu’il allait acquérir une terre nouvelle, mais parce qu’il allait devenir ainsi la bénédiction pour tous les peuples et pour chacun d’entre nous. Son départ depuis sa terre natale avait préparé la venue de Jésus, notre Sauveur.
Car Jésus aussi a connu un grand départ, non pas simplement de Nazareth pour aller partout en Galilée, mais surtout parce que, comme Fils de Dieu, il avait quitté le confort du ciel pour connaître la trahison et la mort sur la terre. Et c’est ainsi qu’il est devenu vraiment Fils de Dieu, en se donnant tout entier pour sauver l’humanité. Le Fils de Dieu n’était pas fait pour rester tranquille dans les cieux. Il était et il est vraiment la manifestation de l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous.